Attitudes domestiques
Exposition
Attitudes domestiques
Commissariat: Julien ST-Georges Tremblay
Artistes: Myriam Simard Parent, Elisabeth Perrault, Catherine boisvenue Ménard
Gratuit
Cette édition d’Espace sensible s’inscrit dans la programmation de Jardin d’hiver 2023 « Apprivoiser nos bestiaires », organisée par Manif d’Art.
Commissariée par Julien St-Georges Tremblay, l’exposition ATTITUDES DOMESTIQUES présente le travail de Myriam Simard Parent, Catherine Boisvenue Ménard et Elisabeth Perrault.
Partout à travers le Québec, Espace sensible abrite des expositions et des conversations trans-territoriales dans le but de rapprocher les créateurs et favoriser le rayonnement des artistes québécois en dehors de leur ville de résidence. Comme une aire de refuge, ces expositions abriteront le travail d’artistes et commissaires émergents afin de leur offrir une plateforme de diffusion alternative et de démocratiser l’art contemporain en l’offrant sur le chemin du passant, sous des pavillons 4 saisons.
Pour en apprendre plus sur la programation de Manif d’Art, rendez-vous sur : https://manifdart.org/
Qu’est-ce qui définit un animal domestique ? En observant la pratique de Myriam Simard Parent, d’Elisabeth Perrault et de Catherine Boisvenue Ménard, nous laissons cette question travailler notre esprit. Les chats, les chiens, les oiseaux, maintenant même les hérissons sont dans nos foyers ; des compagnons avec qui l’on crée des liens forts. Serait-ce aussi évident avec une tarentule, un vautour ou une anguille électrique ? Plus difficile de qualifier de « domestique » des créatures moins communes, d’autant qu’elles n’ont pas de grands yeux tendres mais plutôt des corps épineux, visqueux ou rugueux. Les bêtes que l’on désire domestiquer, avouons-le, sont habituellement mignonnes. Mais celles que l’on souhaite garder à l’état sauvage ont été le point de départ de cette exposition. Les trois artistes présentées manifestent différents degrés de domestication allant du familier général jusqu’au déroutant. Chaque pratique artistique propose une conception singulière, qui concrétise la pluralité des actions – dresser, apprivoiser, dompter – que peut évoquer le domestique.
Avec son humour mimétique, Myriam Simard-Parent, sculpte et dessine le royaume canin. Elle nous montre des versions simultanément ridicules et attachantes du dressage. Les chiens qu’elle crée suivent à la lettre ses idées farfelues, même si elles impliquent des modifications corporelles. La poésie du quotidien prend des allures surprenantes, notamment par les exagérations formelles que Myriam donne à ses bêtes.
C’est aux confins de sa propre psyché qu’Elisabeth Perrault découvre ses créatures personnelles. Le processus de réalisation, comme ses objets concrets, permet à l’artiste d’apprivoiser des réalités intimes, difficiles à exprimer par le langage. Vous reconnaîtrez des corps d’animaux, comme d’humains, dans ses sculptures textiles et ses dessins formant une ménagerie symbolique.
Catherine Boisvenue Ménard nous transporte par ses vidéo-performances toutes sauf familières. Ses décors, presque hallucinatoires, accueillent des créatures inspirées de la nature que Catherine construit à même ses idées surréalistes. Le résultat donne à voir des bêtes suivant une chorégraphie tranquille à l’intérieur de milieux conçus parfaitement pour eux. Les créatures semblent domptées et dociles, comme notre attention humaine hypnotisée par la douce étrangeté de ces créatures aux teintes pastels.
Julien St-Georges tremblay
COMMISSAIRE
Julien St-George Tremblay envisage l’expérience esthétique comme issues des hasards de l’expérience plutôt que l’intellectualisation. Chaque spectateur.ice expérimente individuellement un projet artistique, puis le teinte de son historique personnel. Selon St-Georges Tremblay son travail d’historien de l’art consiste à collecter certains faits qui peuvent se rattacher à ces expériences. Son champ de recherche de prédilection est l’art éphémère dans l’espace public. Que le geste soit imperceptible ou soit spectaculaire, il tente de débusquer le dialogue succinct qu’entretient ce geste avec l’espace et ceux.celles qui l’habitent. Il porte aussi son regard sur la disparition, collectant les traces qui infiltrent l’espace physique pour former des interstices dans l’imaginaire spatial de chacun.e.
Myriam Simard-parent
À travers une pratique de la sculpture et du dessin, Myriam Simard-Parent figure et détourne des éléments provenant de l’espace domestique. Inspirée par les dessins animés, le surréalisme et les années 70, elle transforme les animaux, la nourriture ou les objets en jouant avec divers paramètres comme la texture, le motif ou l’échelle. Fonctionnant par association, elle crée une résonance entre le sujet, sa forme, la matière et la technique utilisée qui donnent lieu à des objets à aux narrativités absurdes ou poétiques.
Elisabeth perrault
Elisabeth Perrault s’exprime à travers d’installations sculpturales textiles dans lesquelles formes humaines, objets du quotidien (vêtements, accessoires meubles, etc.) et matière organique font figure d’allégories surréalistes. Elle associe le textile à un lien maternel et construit ainsi son univers à l’honneur des femmes. Elle s’intéresse aux caractéristiques haptiques de la matière, c’est-à-dire l’évocation visuelle de sensations texturées qui lui permet de faire appel aux sensations physiques du spectateur.
Catherine Boisvenue Ménard
Catherine Boisvenue Ménard est une artiste visuelle de Montréal / Tiohti’áke. Développant une pratique interdisciplinaire, elle navigue entre la peinture, la sculpture, l’installation, les arts performatifs, la vidéo et la création numérique. Par une expression fantasque et poétique de notre relation au monde et à la nature, son travail questionne et réinvente les limites de la corporéité. Proposant un déplacement ontologique du corps vers des figures ambiguës, mouvantes et plurielles, ses performances vidéographiques suggèrent une fusion et une absorption du corps dans de grandes installations sculpturales qui miment la nature.