Courant d’arrachement

COMMISSAIRE

Mariane Stratis (Québec, 1990) est une artiste-commissaire qui vit et travaille à Rivière-du-Loup. Son travail investigue comment le corps occupe, transforme et habite les espaces environnants pour orienter le regard vers les espaces d’accueil dédiés à celui-ci. Elle s’intéresse à la mémoire sélective, individuelle ou collective : ce que l’on garde et ce que l’on rejette. Parallèlement, elle s’attarde à la pérennité métaphysique des choses et des souvenirs, plus précisément à la notion du legs : à ce qui reste. Elle étudie la façon dont les archives transforment nos souvenirs et comment elles affectent notre mémoire. 

Alexandre Pépin est un artiste visuel queer franco-canadien né à Tio’tia:ke (Montréal) (1992) et vivant actuellement à Austin, Texas. Dans sa pratique, il explore l’idée d’impermanence, de vide et de non-attachement pour célébrer une joie immédiate et fondamentale de la peinture. Ses peintures invitent le spectateur à un voyage non linéaire à travers des paysages physiques et psychologiques qui sondent la question du soi et de l’intimité, en mêlant des scènes de la vie quotidienne et des images symbolistes à des aspects de l’expérience queer de l’artiste.

Bronson Smillie (1992, Calgary, Alberta) est un artiste multidisciplinaire et commissaire dont la  pratique consiste à trouver des objets et à créer des œuvres avec des matériaux qui ne remplissent plus leur fonction dans les modes de consommation du capitalisme tardif.  Bronson se concentre sur la mise en valeur des éléments de design existants des objets mis au rebut  plutôt que sur la transformation complète des matériaux. En utilisant ces supports pour ses œuvres sur papier et ses installations sculpturales, il les ramène dans le domaine de la désirabilité et crée de nouveaux documents hybrides qui se réfèrent au passé matériel tout en créant un espace pour ces objets dans la culture visuelle actuelle. 

Florencia Sosa Rey est une artiste en arts visuels et en performance. L’approche multidisciplinaire de Florencia Sosa Rey est ancrée dans une sensibilité corporelle. L’artiste s’intéresse à l’histoire socio-culturelle que porte son corps afin d’explorer la notion de mémoire et de communauté. À travers le dessin, la performance, le textile, la vidéo et les collaborations, elle articule des questions sur les traces affectives laissées par les personnes, les expériences et certains objets inanimés. Depuis 2018, elle participe à plusieurs processus collaboratifs. Que ce soit avec des artistes, personnes néophytes ou membres de sa famille, ces rencontres sont synonyme de générosité, d’adaptabilité et d’une interdisciplinarité recherchés.

Quang Hai Nguyen est un.e photographe vietnamien né·e et résidant à Tiohtiá:ke/Mooniyang/ Montréal. lelle explore les notions du chez soi et du deuil au sein de communautés diasporiques. Par la contemplation de la vie de tous les jours et des personnes qui l’entourent, l’artiste fait usage de la photographie comme outil d’introspection; un miroir reflétant l’éphémérité et la solitude de l’existence tout en révélant des sentiments universels. L’artiste explore également la manière dont la création d’histoires fictionnelles peuvent devenir des lieux de rencontre pour la diaspora vietnamienne. Ses portraits de personnes vietnamiennes dans leur espace intime sont pour Nguyen un outil pour se rappeler que leur présence peut exister, même au-delà du cadre de l’espace et du temps; au-delà même de leur disparition.

Marion Paquette vit à Montréal. Ses projets prennent la forme d’activations performatives et des installations qui amalgament textile, objet, photographie, vidéo et écriture. Également membre et artiste-commissaire du collectif doux soft club (2017) et au sein du duo collaboratif demi-mesure (2020), son travail explore des enjeux liés à la collaboration et à l’interinfluence et examine les potentiels de la «condition d’entre-deux», et interroge l’effet de la jonction de deux concepts présentant une certaine polarité. En contexte de présentation, ses dispositifs prennent la forme d’extension du corps (prothèse, membrane) ou de l’espace (superficie, habitacle) et s’activent lors de performances publiques, d’interventions in situ ou de collaborations avec une audience participante. Les qualités sensorielles de ses interventions ouvrent ainsi à des potentiels intuitifs et somatiques liés à l’intelligence du geste, et d’où émergent le vulnérable, l’empathique et l’affect.